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CHAPITRE IV

(34)

De quelques autres constitués en puissance, et de leur fruit qui est l’injustice.

Il en est d’autres qui portent haut la tête parce qu’ils sont maîtres et seigneurs, mais qui ne sont dans l’exercice de leur puissance, que les port-étendards de l’injustice : injustice envers moi leur Dieu, injustice envers le prochain, injustice envers eux-mêmes. Injustes ils sont envers eux, parce qu’ils ne s’acquittent pas du devoir qu’ils ont à l’égard d’eux-mêmes, de faire d’eux des hommes vertueux. Injustes ils sont envers moi ; car ils sont tenus de rendre louange et gloire à mon nom, et ils me refusent ce devoir d’honneur auquel j’ai droit. Comme des larrons, ils me dérobent ce qui est à moi, pour en faire hommage à leur propre servante, à leur sensualité. Ainsi commettent-ils l’injustice envers moi et envers eux, aveugles et ignorants qu’ils sont, au point de ne pas me connaître en eux, tant ils sont pleins de l’amour d’eux-mêmes.

Ainsi firent les Juifs, et les ministres de la Loi. Ils se laissèrent aveugler par l’envie et par l’amour-propre, et méconnurent la Vérité, mon Fils unique. Voilà pourquoi ils manquèrent au devoir d’accueillir