Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE VI

(36)

Où l’on explique la parabole du Christ : "J’enverrai l’Esprit-Saint qui convaincra le monde d’injustice et de faux jugement" (Jn 16, 8), et comment l’une de ces réprimandes est continuelle.

Il y a trois condamnations du monde. La première, quand l’Esprit-Saint descendit sur les disciples. Ils furent comme je l’ai dit, fortifiés par ma puissance, éclairés par la sagesse de mon Fils bien-aimé, et reçurent tout don dans la plénitude de l’Esprit-Saint. C’est alors que le Saint-Esprit, qui est Un avec moi et avec mon Fils, accusa le monde par la bouche des Apôtres, avec la doctrine de ma Vérité. C’est ceux, et tous ceux qui procèdent d’eux, en suivant la vérité qu’ils ont reçue par leur enseignement, qui reprennent le monde. Voilà l’accusation incessante que je porte contre le monde, par la voix de la sainte Ecriture, et par la bouche de mes serviteurs, sur la langue desquels je mets l’Esprit-Saint quand ils annoncent ma Vérité, comme le démon se place sur la langue de ses serviteurs, c’est-à-dire de ceux qui s’engagent dans ce fleuve d’iniquité. Elle est douce cette accusation que j’ai voulue continuelle, à cause du très grand amour que j’ai du salut des âmes.