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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/220

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ils participent par la charité, au bien particulier de l’un et de l’autre.

Les saints partagent la joie et l’allégresse des anges, au milieu desquels ils sont pacés, selon le degré et la qualité des vertus qu’ils pratiquèrent spécialement dans le monde, unis qu’ils sont avec eux par les liens de la charité. Ils participent aussi tout particulièrement au bonheur de ceux qu’ils aimaient sur terre, plus étroitement, d’une affection à part. Par cet amour ils croissaient en grâce et en vertu, ils se provoquaient l’un l’autre à procurer ma gloire et à faire honorer mon nom, en eux et dans le prochain. Cet amour ils ne l’ont pas perdu dans l’éternelle vie, ils le gardent toujours. C’est lui qui fait plus abondante leur félicité, par la joie particulière que chacun ressent du bonheur de l’autre, et qui s’ajoute pour tous deux à leur commune béatitude. Je ne voudrais pas d’ailleurs te laisser croire que ce bonheur particulier, ils sont seuls à en jouir entre eux : non il est partagé par tous les heureux habitants du ciel, par tous mes fils bien-aimés, par toute la nature angélique.

Dès qu’une âme aborde à la vie éternelle, tous participent au bonheur de cette âme, comme cette âme participe au bonheur de tous. Non que la coupe de leur félicité puisse s’agrandir ou ait besoin d’être remplie : non, elle est pleine et plus grande ne peut être ; mais ils éprouvent une ivresse, un contentement, une jubilation, une allégresse qui se renouvellent en eux par la vue de cette âme. Ils voient que, par miséricorde, elle a été enlevée