Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/221

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de la terre, dans la plénitude de la grâce, et ils se réjouissent en moi du bonheur de cette âme, qu’elle a reçu de ma bonté. Cette âme, à son tour, est heureuse en moi, et dans les âmes et dans les esprits bienheureux, en contemplant et en goûtant en eux la beauté et la douceur de ma charité. Et tous ensemble, leurs désirs montent vers moi, ils crient devant moi pour le salut du monde entier. Leur vie a fini dans la charité du prochain, et ils n’ont pas pedu cet amour. Avec lui ils ont passé par la porte qui est mo Fils unique, comme je te le conterai plus tard : ils sont enchaînés par ce lien d’amour avec ils ont quitté la vie, et ils y demeureront éternellement. Ils sont tellement conformés à ma volonté, qu’ils ne peuvent vouloir que ce que je veux : leur libre arbitre est enchaîné par le lien de la charité, de sorte que, au sortir du temps, la créature raisonnable qui meurt en état de grâce, ne peut plus pécher. Leur volonté est si unie à la mienne que si un père, une mère voit son fils en enfer, si un fils voit en enfer son père et sa mère, ils n’en éprouvent aucun souci, ils sont même contents de les voir punis, parce que ce sont mes ennemis. Rien ne les peut mettre désormais en désaccord avec moi, et tous leurs désirs sont satisfaits.

le désir des bienheureux c’est de voir mon honneur réalisé en vous, pèlerins voyageurs, qui toujours courez vers le terme de la mort. Par conséquent, en même temps que mon honneur, c’est votre salut qu’ils désirent : aussi sans cesse me prient-ils pour vous. Autant qu’il est en moi,