Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/226

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en dévorera encore l’écorce, c’est-à-dire le corps. Contre eux se lèveront, accusateurs, le Sang qui pour eux fut répandu, les œuvres de ma miséricorde spirituelle et temporelle accomplies pour eux par mon Fils, leurs propres obligations envers leur prochain écrites dans le saint Evangile. Ils seront convaincus d’orgueil, de basse débauche, d’avarice ; et toutes ces accusations renouvelleront et rendront plus cruelle leur réprobation. Au moment de la mort, l’âme était seule à entendre sa condamnation, mais, au jugement général, l’âme et le corps à la fois seront frappés, parce le corps fut le compagnon et l’instrument de l’âme, pour faire le mal comme pour accomplir le bien, suivant le bon plaisir de la volonté de chacun. Toute opération bonne ou mauvaise est produite par l’intermédiaire du corps.

Ainsi est-il juste, ma fille, que les âmes de mes élus reçoivent leur gloire et leur bonheur infini avec leur corps glorifié, pour les récompensr tous les deux des fatigues qu’ensemble ils endurèrent pour moi. Et pareillement les corps des méchants partageront leurs peines éternelles, parce qu’ils ont été un instrument de péché. Ce sera donc pour ceux-ci un renouvellement et un redoublement de peine, de se trouver avec leur corps en présence de mon Fils.

Quelle condamnation de leur sensualité misérable, et de leurs impuretés, de voir leur nature