Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/227

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humaine, dans l’humanité du Christ unie à la pureté de ma Divinité ! Ils verront cette masse d’Adam, votre nature, élevée au-dessus de tous les chœurs des anges, tandis qu’eux ils seront précipité par leur faute au fond de l’enfer ! Ils verront la libéralité et la miséricorde briller dans les bienheureux quand ceux-ci recevront le fruit du sang de l’Agneau ; ils auront sous les yeux toutes les fatigues, qu’ils ont dû endurer, et qui seront visibles sur leur corps comme un ornement, ainsi qu’une broderie sur un manteau. Ce n’est pas là une vertu propre au corps, mais un effet de l’âme qui, en communiquant au corps sa plénitude, réfléchit en lui la récompense de ses labeurs, parce qu’il fut son compagnon dans la pratique de la vertu. Comme le visage de l’homme se reflète au dehors et se rend visible dan un miroir, ainsi traansparaît dans le corps le fruit des mérites passés, de la manière que j’ai dite.

En regard de tant de gloire, dont ils sont privés, ces êtres ténébreux sentiront leur peine s’accroître, en même temps que leur confusion, en voyant apparaître dans leurs corps torturés et tourmentés par le châtiment, le signe des iniquités qu’ils ont commises. Aussi, à cette parole qu’ils entendront dans l’épouvante : "Allez, maudits, au feu éternel…" l’âme s’en ira avac le corps vivre désormais avec les démons, sans la consolation d’aucune espérance. Ils seront enveloppés par toutes les infections de la terre, chacun à sa manière, suivant la mesure et la diversité des fautes qu’il aura commises.