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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/228

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L’avare, comme enseveli dans l’ignominie de son avarice, brûlera dans ce feu avec les biens de ce monde qu’il a aimés de façon désordonnée. Le cruel y brûlera avec sa cruauté ; le licencieux avec sa brutale et honteuse concupiscence ; l’injuste avec son injustice, l’envieux avec son envie ; le haineux, avec la haine du prochain et sa rancœur. Cet amour déréglé de soi-même, accompagné de l’orgueil d’où sont issus tous les maux, flambera alors, et leur causera un supplice intolérable ; ainsi tous seront punis, chacun à sa manière, âme et corps à la fois.

Voilà la misérable fin de ceux qui vont par le chemin d’en dessous, en suivant le fleuve, sans vouloir retourner sur leurs pas, pour reconnaître leurs fautes et implorer ma miséricorde. Ils arrivent ainsi à la porte du mensonge, parce qu’ils suivent la doctrine du démon, qui est le Père du mensonge, et le démon lui-même est la porte par laquelle ils entrent dans l’éternelle damnation, comme je te l’ai déjà dit.

Ces élus, au contraire, mes fils, prennent la voie d’en haut, celle du pont ; ils suivent le chemin de la Vérité, et cette Vérité est elle-même la Porte. Aussi ma Vérité a-t-elle dit : Nul ne peut aller à mon Père, sinon par moi. Il est la porte, il est la vie par laquelle il faut passer pour entrer en moi, l’océan de paix. Ceux, au contraire, qui ont suivi le mensonge, sont conduits aux eaux de mort. Aveugles et insensés ! C’est là que le démon