Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/241

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parce que chez eux la volonté sensitive est morte, et c’est elle qui afflige et tourmente l’esprit de la créature. Cette volonté étant détruite, détruite aussi est la souffrance. Dès lors, ils supportent tout ce qui leur arrive, avec respect, estimant une grâce d’être éprouvés par moi, et ne désirant rien d’autre que ce que je veux.

Laissé-je le démon les tourmenter, en lui permettant d’éprouver leur vertu par les tentations, alors, comme je te l’ai dit plus haut, ils résistent à cet assaut par la volonté qu’ils ont affermie en moi ; ils s’humilient, ils se regardent comme indignes de posséder la paix et le repos de l’esprit, ils croient avoir mérité cette tribulation, ils la traversent dans l’allégresse, avec la connaissance qu’ils ont d’eux-mêmes, sans en ressentir d’affliction.

L’épreuve leur vient-elle des hommes ? Est-ce la maladie, ou la pauvreté, ou la perte de l’état qu’ils avaient dans le monde ? Est-ce la privation de leurs enfants ou de personnes qui leur sont particulièrement chères, — car voilà les épines que produit la terre depuisle péché ? Ils acceptent tout, avec la lumière de la raison et de la sainte Foi. Ils n’ont d’yeux que pour moi, qui suis la Souveraine Bonté et qui ne peux vouloir rien d’autre que le Bien ! Ils savent dès lors que c’est pour leur bien, par amour et non par haine, que je leur envoie ces épreuves.

Après avoir ainsi pris conscience de mon amour, ils se regardent eux-mêmes, ils reconnaissent leurs fautes, ils voient, à la lumière de la Foi, que le bien