Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/251

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comme il vous plaît, avec le saint amour, avec la crainte véritable. Mais c’est la volonté perverse de l’homme qui sécrète le venin. C’est elle qui empoisonne l’âme et lui donne la mort, si l’âme ne vomit ce poison par une confession sainte qui délivre le cœur de cette affection. Voilà le remède qui guérit de ce venin, bien qu’il seble amer à la sensualité.

Tu vois donc combien sont le jouet de leurs illusions ! Ils pourraient m’avoir à eux, me posséder, fuir la tristesse, trouver la joie et la consolation, c’est le mal cependant qu’ils choisissent sous couleur de bien, et ils se damnent, en s’attachant à l’or avec un amour désordonné.

Mais l’infidélité les aveugle, et ils ne voient pas le venin ; s’ils s’aperçoivent de leur empoisonnement, ils ne prennent pas le remède. C’est la croix du démon que portent ces malheureux, avec un avant-goût de l’enfer !