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CHAPITRE XXVIII

(58)

Comment la crainte servile ne suffit pas pour arriver à la vie éternelle, et comment la loi de crainte et la loi d’amour sont unies ensemble.

La Bonté de Dieu, voulant satisfaire au désir de cette âme, lui disait alors : Vois-tu ceux qui par crainte servile cherchent à se retirer de la fange du péché mortel ! Si leur effort ne s’inspire pas enfin de l’amour de la vertu, la crainte servile ne suffira pas à leur procurer la vie éternelle. Il y faut l’amour uni à la crainte : car la loi est fondée sur l’amour et sur une crainte sainte.

La loi de crainte, c’est la loi ancienne que je donnai à Moïse, et qui n’était établie que surla crainte. Dans cette loi, toute faute commise était suivie de son châtiment. Mais la loi d’amour est la Loi nouvelle, donnée par le Verbe mon Fils unique, et qui est établie sur l’amour. La loi nouvelle cependant ne détruit pas l’ancienne, elle l’achève au contraire. C’est ce que vous a dit ma Vérité : Je ne suis pas venu détruire la loi, mais l’accomplir (Mt 5, 17). Il a uni la loi de crainte à la loi d’amour, et l’amour a purifié la crainte de son imperfection, qui est la peur du châtiment ;