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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/31

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il a entendu sa parole, il a vu les secrétaires écrire sous sa dictée, il les nomme, il remarque qu’ils n’écrivent pas ensemble, mais à tour de rôle. Si, malgré ces garanties, quelque détail avait pu lui échapper, il a pu se renseigner tout à loisir. Il a vécu dans l’intimité de Dom Étienne, Prieur de la chartreuse de Pontignano, aux portes de Sienne, il a collaboré avec lui à une traduction latine du Dialogue. De plus Cristoforo était notaire : ses fonctions même avaient développé chez lui l’amour et l’habitude du détail précis et la crainte de toute méprise.

Cependant une particularité s’est glissée avec le temps dans les histoires de la sainte. C’est que Catherine aurait écrit elle-même, de sa propre main, à différentes reprises, plusieurs feuillets du Dialogue qui ne sont pas autrement désignés.

C’est le P. Thomas Gaffarini, avec sa déposition au procès de Venise, qui est la source de ce récit.

1° « Je tiens, atteste-t-il, de Dom Étienne de Sienne, qui me le conta dans une lettre, qu’après que cette vierge eut appris miraculeusement à écrire, au sortir de son extase, elle rédigea quelques mots en langue vulgaire qu’elle adressa à Dom Étienne avec cette note : « Sache, mon Fils très cher, que cette lettre est la première que j’aie jamais écrite ».

2° Dans la même missive, Dom Étienne Maconi aurait encore raconté au P. Thomas Caffarini « qu’en sa présence maintes fois il vit la sainte écrire de sa propre main, et en particulier plusieurs feuillets du Livre qu’elle composa en langue vulgaire ». Ces autographes, Dom Étienne les aurait déposés à la chartreuse de Pontignano près de Sienne. « J’écrivis, dit Caffarini, à Dom Étienne pour qu’il voulut bien me faire envoyer l’une de ces écritures de notre vierge, mais je n’ai jamais rien reçu[1]. »

  1. Procès, fol. 34, Gigli, Préface aux Lettres, III.