Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/33

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Deux fois également il parle du Dialogue, du Livre qu’elle composa, et uniquement pour noter que la sainte le dictait de sa bouche virginale et que lui Maconi en écrivit une partie. Rien de ces pages écrites sous les yeux d’Étienne par Catherine et de sa propre main. Ces feuillets autographes de Catherine, conservés à Pontignano, Dom Étienne ne paraît pas les connaître. Caffarini raconte lui avoir déjà écrit pour le prier de lui envoyer quelque écriture de la sainte, mais il doit avouer qu’il n’en a reçu aucune réponse.

Enfin Dom Étienne termine sa lettre en forme publique pour les juges de Venise et adressée à Caffarini par cette protestation significative : « J’ai remarqué dans votre lettre une parole que je ne veux pas laisser passer sans la relever. Vous m’avez demandé d’envoyer à votre charité une information véridique. Je ne voudrais pas que personne pût croire, et spécialement les hommes sages, que je puisse sciemment introduire dans mes écrits ou dans mes discours rien qui fût contraire à la simple et pure vérité. Comment concevoir un pareil dessein si opposé à la loyauté, à la tranquillité et à la pureté de ma conscience ? Je sais trop que la langue qui ment est mortelle pour l’âme. Dieu n’a pas besoin de nos mensonges ? Non, il n’est pas permis de faire le mal sous le prétexte qu’il en résulte quelque bien. Tenez donc pour certain que c’est la pure vérité telle du moins que je la crois connaître que je vous écris suivant votre demande et que de plus je suis prêt à l’attester sous la foi du serment, en quelque forme que l’on jugera expédiente. Que dis-je, je suis prêt à mettre les mains au feu pour confirmer cette vérité[1].

Quand on songe aux dépositions du P. Thomas, qui mettaient si formellement en cause Dom Étienne à

  1. Procès, fol. 133