Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/331

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que je ne méprise pas le désir par lequel elle m’appelle et qui la dispose à me recevoir. Elle dira alors humblement : Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre volonté.

Dès lors, quand elle sort de l’oraison, ma visite terminée, elle en conserve de la joie et une grande douceur dans l’esprit. son humilité lui fait comprendre son indignité, lui fait reconnaître que c’est à ma Charité qu’elle doit tout ce qu’elle a reçu.

C’est à ce signe que l’on peut juger si l’âme a reçu ma visite ou celle du démon. Est-elle de moi ? L’âme éprouve au commencement la crainte, au milieu et à la fin la joie, avec le désir de la vertu. Est-elle du démon ? Elle débute par la joie et se termine dans le trouble et les ténèbres spirituelles.

J’ai pourvu à vous en donner le signalement. Désormais l’âme qui veut marcher avec humilité et prudence ne peut être trompée. Mais elle n’évitera pas ce piège, si elle se veut gouverner par l’amour imparfait des consolations personnelles, plus que par l’amour de Moi-même, ainsi que je t’ai dit.