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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/343

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Il est bien vrai, qu’au moment de la mort, celui qui veut se confesser et ne le peut faire, recevra aussi le fruit du Sang. Mais que nul ne soit assez fou de s’appuyer sur cette espérance, pour remettre au dernier instant, car il n’est pas sûr qu’à raison de son obstination, je ne lui fasse pas entendre le langage de ma divine justice : " Tu ne t’es pas souvenu de moi pendant la vie, quand tu en avais le pouvoir, Moi, à mon tour, je ne me souviendrai pas de toi dans la mort. " Personne ne doit donc tant différer ; et cependant si par sa faute l’on a perdu la grâce, l’on ne doit pas laisser, jusqu’à la fin, d’espérer d’être baptisé dans le Sang. Ce baptême, tu le vois, est continu : l’âme s’y doit purifier jusqu’à la fin, comme il vient d’être dit.

Ainsi donc, mes œuvres, je veux dire les souffrances de la croix, étaient par elles-mêmes finies mais le fruit de mes souffrances, que vous avez reçu par moi dans le baptême, est infini, en vertu de la nature divine infinie qui est unie à la nature humaine finie. C’est Moi, le Verbe revêtu de votre humanité, qui ai, par la nature humaine, enduré ces supplices. Comme ces deux natures sont conjointes et unies l’une à l’autre, la Divinité éternelle tire à soi et fait sienne la peine que j’ai subie avec un si ardent amour c’est à ce titre que l’on peut dire que cette opération est infinie. La peine endurée, la souffrance extérieure du corps, n’était pas infinie, non plus que celle qui provenait du désir qui me torturait d’accomplir votre rédemption. Cette douleur se termina et finit sur la croix, dès