Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/342

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de l’eau, que vous recevez par la vertu du Sang.

Ils signifiaient aussi le baptême du sang que l’on reçoit de deux manières. La première convient à ceux qui sont baptisés dans leur propre sang répandu pour moi. Quelques autres sont baptisés par le feu, quand ils désirent le baptême, par amour, sans pouvoir l’obtenir. Il n’y a pas de baptême de feu sans le Sang, parce que le Sang est uni et mélangé au feu de la divine Charité qui l’a fait répandre.

il est une autre manière, mais figurée, de recevoir ce baptême du sang, par une spéciale providence de ma divine Charité. Je connaissais l’infirmité et la fragilité de l’homme qui le porte à m’offenser. Non que par sa fragilité ou quelque autre cause il soit contraint de commettre le péché, s’il ne le veut pas ; mais il est faible, et comme tel, il tombe dans le péché mortel. Il perd ainsi la grâce qu’il avait reçue dans le saint baptême par la vertu du sang. Il fallait donc que la divine Charité parvînt à instituer, et de façon continue, le baptême du sang, que l’on reçoit avec la contrition du cœur et la sainte confession, que l’on fait, s’il se peut, à mes ministres à qui sont confiées les clefs du Sang. Ce Sang, mes ministres le répandent sur le visage de l’âme par l’absolution ; et, si la confession n’est pas possible, il suffit de la contrition du cœur. La main de ma Clémence vous accorde alors le fruit de ce précieux sang. Mais celui qui pourra se confesser le devra faire, je le veux : celui qui ne le voudra pas faire quand il le peut, sera privé du fruit du Sang.