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CHAPITRE XLVI

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Comment l’âme, arrivée au troisième degré, parvient à la bouche à la bouche.

Tout ce que je viens de te dire, c’est ma Vérité qui te l’a exposé ; c’est en son nom que je te l’ai répété, parlant en sa personne, pour te faire comprendre l’excellence de l’âme qui a franchi ce second degré. Elle y puise une telle connaissance, elle s’y embrase d’un si ardent amour qu’elle s’élève d’un trait au troisième, c’est-à-dire à la bouche. C’est là qu’elle apprend qu’elle est parvenue à l’état parfait. Elle passe donc par le cœur où elle se purifie à nouveau dans le souvenir du sang. Elle s’y dépouille de l’amour imparfait, par la connaissance qu’elle tire de l’amour de ce cœur, en contemplant, en goûtant, en expérimentant le feu de ma Charité. Dès lors elle est unie à la bouche, et elle le démontre, en faisant office de la bouche.

La bouche parle avec la langue qui est dans la bouche ; avec le goût elle goûte les aliments ; elle les retient pour les transmettre a l’estomac ; avec les dents elle les broie, pour qu’ils puissent être avalés. L’âme fait de même. Elle me parle avec la