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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/387

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par le pont et suivre la doctrine de ma Vérité. Je ne l’ai pourtant établi, ce Pont, que pour vous empêcher de périr ; mais eux, comme des fous, ils préfèrent se noyer dans la misère et la fange du monde.

Tout cela je te l’ai expliqué, pour attiser en toi le feu du saint désir, et la compassion et la tristesse de la perte des âmes, afin que la douleur de leur damnation jointe à l’amour, te contraignît à me faire violence à Moi, par tes pleurs, par tes sueurs, par les gémissements de la prière humble et continue, montant vers moi toute enflammée d’un ardent désir pour qu’enfin je fasse miséricorde au monde et au corps mystique de la sainte Église pour lesquels tu me pries tant ! Ce n’est pas pour toi seule que je l’ai dit, mais aussi pour beaucoup d’autres créatures qui sont mes serviteurs et qui l’entendront. Ils sentiront les étreintes de ma Charité, et, tous ensemble, toi et mes autres serviteurs, vous me prierez pour me forcer de faire miséricorde. Je t’ai déjà dit, il doit t’en souvenir que j’accomplirais vos désirs, en accordant une consolation à vos labeurs, en satisfaisant à vos désirs douloureux par la réforme de la sainte Église, à qui je donnerai de bons et saints Pasteurs. Ce n’est pas par la guerre, par le glaive, par la cruauté, que je la réformerai, je te l’ai dit, mais dans la paix et la tranquillité, par les larmes et les sueurs de mes serviteurs.

C’est vous, en effet, que j’ai chargés de travailler au salut de vos âmes et de celles du prochain, dans le corps mystique de la sainte Église, par l’exemple, par la doctrine, par de continuelles