Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/400

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’accomplir la loi qui me concerne moi, le Dieu éternel, sans observer celle qui regarde le prochain : ce sont là les deux pieds de l’affection, par lesquels l’on marche dans la voie des commandements et des conseils, que vous a donnés ma Vérité, le Christ crucifié. Ainsi ces deux sentiments, unis ensemble, nourrissent l’âme dans les vertus, accroissent sa perfection, et font de plus en plus étroite son union avec Moi. Arrivée à ce point, l’âme en vérité, ne change pas d’état ; c’est dans le même état, qu’elle voit accroître son trésor de grâce par des dons nouveaux et variés, par d’admirables extases, qui lui procurent, je te l’ai dit, une connaissance de la Vérité qui semble convenir aux immortels plus qu’aux mortels, parce que le sentiment de la sensualité propre a été détruit, et que la volonté est morte, par l’alliance qu’elle a contractée avec moi.

O combien est douce cette alliance, pour l’âme qui en jouit, car, en en jouissant, elle voit tous mes secrets ! Maintes fois, elle reçoit l’esprit de prophétie, qui lui fait connaître les choses à venir. Ce sont là des faveurs de ma Bonté. Mais l’âme humble n’en doit pas moins mettre toute son espérance dans le sentiment même de ma charité, qui dompte l’appétit des consolations spirituelles, et se regarder comme indigne de la paix et du repos de l’esprit, pour mieux croître dans la vertu intérieure.

L’âme n’est pas établie à demeure à cette hauteur de ce sommet, elle redescend dans la vallée