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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/416

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Que de fois ces faux jugements n’engendrent-ils pas la haine, l’homicide, l’envie du prochain, l’aversion pour la vertu de mes serviteurs.

Suivent les feuilles produites par ce méchant amour, c’est-à-dire les paroles que profèrent la bouche, en mépris de moi et du sang de mon Fils unique, comme au détriment du prochain, sans autre souci que de médire et de condamner mon œuvre, de blasphémer et de mal parler de toute créature raisonnable, suivant que le fait se présente à leur esprit, ou selon le caprice de leur jugement. Ils ont oublié, les malheureux ! que la langue est faite uniquement pour me rendre honneur à moi, pour confesser ses fautes, et s’employer, par amour, au service de la vertu et au salut du prochain !

Telles sont les feuilles souillées de la faute misérable ; car le cœur d’où elles procèdent n’était pas pur, corrompu qu’il était par la duplicité et mille autres misères.

Outre le dommage spirituel causé à l’âme par la perte de la grâce, que de malheurs temporels ne résultent pas de ces faux jugements ! Combien de changements de fortune, combien de haines entre les citoyens, combien d’homicides, et combien d’autres maux encore ! C’est que la parole entre jusqu’au milieu du cœur de celui à qui elle est dite, elle pénètre jusque-là où le poignard n’aurait pu atteindre !

Je dis que cet arbre a sept branches qui pendent à terre, chargées des fleurs et des feuilles dont je