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CHAPITRE VII

(94)

Comment les mondains qui pleurent sont battus par quatre vents différents.

Ces pauvres âmes sont battues de bien des vents. Il y a celui de la prospérité et celui de l’adversité, celui de la crainte et celui de la conscience Cela fait quatre vents. Le souffle de la prospérité développe l’orgueil, par une folle présomption, une grande estime de soi-même, accompagnée du mépris du prochain. Si le mondain détient le pouvoir, il multipliera les injustices. Son cœur, plein de vanité, sera partagé entre les impuretés du corps et de l’esprit et le souci égoïste de sa propre gloire. Et combien d’autres vices encore que la langue ne pourrait raconter.

Le souffle de la prospérité est-il lui-même corrompu ? Non ! C’est la souche principale de l’arbre qui est corrompue, et qui corrompt tout le reste. C’est moi qui vous envoie, c’est moi qui vous dispense toute chose, moi qui suis l’Etre souverainement bon. Il ne peut donc être mauvais, ce souffle de la prospérité. S’il en résulte pour le mondain de la souffrance et des larmes, c’est dans son cœur qu’il en faut chercher la cause. Ce cœur n’est pas rassasié,