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CHAPITRE VIII

(95)

Des fruits des secondes et des troisièmes larmes.

Il me reste à te parler maintenant des fruits que recueillent ceux qui commencent à quitter le péché par la crainte du châtiment pour acquérir la grâce. Il y en a donc qui sortent de la mort du péché mortel par crainte du châtiment, et comme je te l’ai dit, c’est la vocation commune. Quel fruit reçoivent-ils ? Ils arrivent à purifier leur cœur de la souillure du péché à mesure que leur libre arbitre se dégage de la crainte servile. Leur âme, une fois purifiée de la faute, ils recouvrent la paix de la conscience, et entreprennent de mettre de l’ordre dans leur affection et à ouvrir l’œil de l’intelligence pour bien voir ce qu’ils sont. Dans le premier instant de cette purification, ils ne voyaient rien d’autre en eux-mêmes que péchés de toutes sortes. L’âme commence maintenant a recevoir un peu de consolation, le ver de la conscience la laisse en repos, pour lui permettre de se nourrir de la vertu.

Quand l’homme a débarrassé son estomac des humeurs malignes, son appétit le porte à prendre