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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/43

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lettre qui l’a pénétrée de douleur pour le malheur de l’Église et l’amertume qu’en éprouve son père spirituel.

Dans le Dialogue, elle vient de recevoir une lettre où le Père de son âme, lui exprimait la peine et la souffrance intolérable qu’il éprouvait de l’offense faite à Dieu, de la perte des âmes et de la persécution de la sainte Église.

Dans l’Épître elle raconte qu’après l’amertume que lui causa cette nouvelle, elle a eu la consolation. Par ces effets de la grâce divine, elle éprouva dans son âme un plus vif désir et une allégresse sans mesure. Dans le Dialogue, elle sent s’animer en elle le feu du saint désir et à la douleur de l’offense faite à Dieu se mêlait l’allégresse d’une vive espérance, dans l’assurance que Dieu pourvoirait à tant de maux.

Dans l’Épître, elle a hâte de voir arriver le matin pour avoir la messe. Ce matin est le jour de Marie. L’heure venue, elle se rend à l’Église ; elle gagne sa place absorbée dans une vraie connaissance d’elle-même, rougissant devant Dieu de son imperfection. Mais emportée au-dessus d’elle-même par l’ardeur de son désir, elle fixe le regard de son intelligence sur la Vérité première et lui adresse quatre demandes. Dans le Dialogue, elle a un grand désir de voir venir le matin pour assister à la messe et s’unir plus étroitement à Dieu dans la sainte Communion. Ce matin est également le jour de Marie. Le moment arrivé, à l’heure de la messe, elle se met à sa place, plongée dans la connaissance d’elle-même, s’humiliant devant Dieu de son imperfection et se regardant comme la cause de tout le mal qui se faisait de par le monde. Si elle ne mentionne pas ici les quatre demandes c’est qu’elles viennent d’être formulées précédemment et que ce récit vient après coup pour expliquer l’état d’âme qui les lui a fait concevoir.