Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/48

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d’Aquin. Pardonnez-moi de trop écrire : les mains et la langue sont d’accord avec le cœur. Doux Jésus, Jésus d’amour ! »

Ce récit termine la lettre qui vient d’être analysée. Il est donné dans toutes les éditions ; c’est à cette place qu’il figure dans le recueil des Épitres fait par les ordres du maître général Raymond de Capoue et déposé par lui au couvent de Saint-Dominique de Sienne. C’est le texte de ce M. S. que reproduit Gigli.

Il y est bien dit que la sainte écrit de l’île de la Roche. Ce qui ne peut s’entendre que du château-fort des Salimbeni ; il est noté que son confesseur vient de la quitter, ce qui s’accorde avec le séjour de Catherine à la Rocca. Le P. Raymond était avec elle, et c’est à la prière de sa pénitente qu’il partit pour Rome où il fut élu prieur du couvent de la Minerve. Ces faits se passent en 1377. C’est bien le lieu et la date qui conviennent à ce récit.

Mais ni ce lieu ni cette date ne peuvent s’adapter à la lettre qui précède : d’où la conclusion que cette finale n’appartient pas à cette lettre. Elle est une addition au texte primitif. Quelle en est la nature ? invention du copiste ou simple transposition d’un feuillet appartenant à quelque lettre perdue, il ne m’appartient pas de le dire : mais addition. Un examen des alentours, pour peu que l’on consente à le rendre attentif, recèle vite la soudure. La lettre est déjà terminée avant que ce récit ne commence, et par les formules habituelles qui viennent clore les épîtres de la sainte. « Altro non dico. Permanete nella santa e dolce dilettione di Dio. Benedicite Frate Matteo in Cristo dolce Jesù. Il n’y a plus qu’à ajouter les deux mots Jesù amore, qui sont comme le sceau de Catherine, qui toujours signe du nom de son Époux.

C’est ici que s’insère cette finale. C’est après avoir déclaré qu’elle n’a plus rien à dire que la correspon-