Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/483

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cette doctrine que vous m’avez enseignée, à moi misérable, vous la Vérité éternelle ! Je vous le demande aussi et Spécialement pour tous ceux que vous m’avez donnés, que j’aime d’un amour de prédilection, et que vous avez fait une même chose avec moi. Ils seront ma joie, pour la gloire et l’honneur de votre nom, si je les vois

courir dans cette douce et droite voie, purs, morts à leur volonté et à leur sens propre, sans un jugement, sans un scandale, sans un murmure contre leur prochain ! Je vous en prie, ô mon très doux Amour, qu’aucun d’entre eux ne me soit ravi, par les mains du démon infernal, mais qu’au dernier jour, tous, ô Père éternel, parviennent à Vous, qui êtes leur fin. Je vous adresse encore une autre prière, pour les deux soutiens que vous m’avez donnés sur la terre, pour les deux pères que vous avez préposés à ma garde et à mon enseignement à moi, pauvre misérable, depuis le commencement de ma conversion jusqu’à cette heure. Unissez-les : de leurs deux corps ne faites qu’une âme, et qu’ils n’aient de pensée que pour réaliser en eux, et dans les mystères que vous avez confiés à leurs mains, et dans le salut des âmes, la gloire et l’honneur de votre nom. Et moi qui ne suis pas votre fille, mais une esclave indigne et misérable, que toujours je sois vraiment ainsi vis-à-vis d’eux, en tout respect, avec une sainte crainte, pour l’amour de Vous ! Que je sois votre honneur, leur joie, leur consolation, et l’édification du prochain.