Aller au contenu

Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette lettre une fois restituée à son cadre, remise en son temps et en son lieu, écrite à Sienne en octobre 1378, vous apporte à son tour des précisions nouvelles.

1° Catherine y expose qu’elle a reçu une lettre : La lettera del dolce Babbo e vostra. Voilà une lettre qui est à la fois du doux papa et du P. Raymond. Quel est ce doux papa ? Nous savons qu’elle donnait parfois à son confesseur cette appellation affectueuse et filiale empruntée à la langue enfantine. Mais elle n’est pas coutumière de ces tournures indirectes : elle eut dit alors simplement : J’ai reçu votre lettre, mon doux papa. Ici elle parle de la lettre du doux papa qui est aussi vôtre. C’est que ce doux papa c’est le Pape lui-même. Il suffit de parcourir les lettres de Catherine à Grégoire XI et à Urbain VI pour constater que c’est fréquemment qu’elle use avec eux de cette expression. Il ne peut donc s agir ici que d’une lettre écrite par le P. Raymond et sienne à ce titre, mais écrite aussi par commission du Saint-Père et pouvant ainsi être dite, pour cette raison, lettre du Pape ;

2° Cette lettre romaine arrive à Sienne avant la Saint François, avant le 4 octobre : elle y apporte l’annonce d’événements qui ont rempli d’amertume l’âme du confesseur, et mis en détresse le Babbo ; il y est question de la persécution qui s’est abattue sur la sainte Église, de l’honneur de Dieu offensé, de la perte des âmes. Quel événement, à cette date, a pu provoquer tant d’émoi et causer tant d’alarmes ?

Quelques jours auparavant, le 20 septembre, les car-

    Quant à la composition de la cédule, nul n’a vu Catherine écrire. Ce sont là tous les témoignages en faveur du miracle de l’écriture. Mais leur critique relève de l’histoire de la sainte ; je n’ai à traiter ici que du Dialogue.