Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/72

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Voilà, autant du moins qu’il m’a été donné de le découvrir, l’ordre du Livre, les idées directrices de ce colloque de l’âme avec Dieu. Comme il a été observé, nous n’avons pas à faire à un ouvrage d’école, conçu à la façon d’un traité scholastique aux lignes définies, où la pensée cristallise suivant des formes de convention et les règles de la méthode abstraite. Ici tout est vie en même temps que vérité, parce que, dans le Docteur qui parle, Vérité et Vie sont une même chose, et qu’il enseigne pour répondre à des exigences de vie, qui ne demandent à connaître que pour aimer, dont toute la science s’achève dans l’amour.

En vertu même de cette élasticité inhérente à une conversation, pour l’adaptation immédiate de l’enseignement aux dispositions d’esprit de l’interlocuteur, il se pourrait que l’on pût modifier la distribution de quelques chapitres, notamment en ce qui concerne le commencement de la deuxième réponse. Mais il ne semble pas possible de rien changer aux lignes générales qui précisent l’ordonnance de cet ouvrage. Pour les découvrir, il ne fallait point d’autre mérite que de ne pas regarder dans sa tête pour y chercher des cadres tout prêts à imposer aux visions de l’extase, à la pensée de Catherine contemplant la Vérité éternelle. Il suffisait de se résoudre à ne vouloir d’autre inspiration que celle qui viendrait d’elle et à n’avoir d’oreille que pour ses leçons.

Comme dans le prélude de cet entretien mystique, la sainte affirmait qu’elle adressait à Dieu quatre demandes ; comme dans la conclusion le Père éternel affirmait qu’il y avait répondu, il a paru tout simple de croire que c’était suivant l’ordre de ces demandes et de ces réponses qu’il fallait diviser le Dialogue.

Il est une autre modification de détail qui a été introduite dans cette traduction.