Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/87

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trouve en si belle lumière chez aucun Docteur et qu’elle semble révélation nouvelle. Je la veux prêcher dans mon pays, pour l’édification de mon peuple. Ce livre fera ainsi plus de bien que s’il restait à Sienne où il est déjà connu. » L’Évêque supplia si fortement, fit valoir de si bonnes raisons, s’aida de tant d’influences, que Cristoforo ne put résister à toutes ces instances et lui fit don de sa copie : « Elle ne passa, ajoute-t-il, qu’une nuit sous mon toit ! » Mais il conservait l’original[1], qu’il fit recopier.

Après son retour en France, le Prélat écrivit à Maître Raymond pour lui raconter les fruits de vertu et de vérité que la doctrine de Catherine produisait dans son pays. À Rome, le Maître général raconta la chose à son entourage. La nouvelle en parvint aux oreilles de ser Cristoforo qui se réjouit grandement d’avoir pu contribuer pour sa part à l’honneur de Dieu et à la gloire de la séraphique Mère par le salut des âmes.

C’est tout le succès que souhaiterait d’obtenir cette nouvelle traduction française, en faisant mieux connaître quelle lumière de pensée et quelle puissance de vie cet enseignement nous révèle. En conclusion du colloque divin, le Père éternel adjure « sa fille très douce et très aimée, d’exploiter ce trésor dont il vient de l’enrichir et de n’en laisser rien perdre. C’est une science de vérité fondée sur la roche vive le doux Christ Jésus ». Cette recommandation n’est pas seulement pour Catherine. Si c’est à elle que cette doctrine fut manifestée par une grâce de l’Esprit-Saint, c’est pour toutes les

  1. E nientemeno noi n’avavamo lo Exemplo… E pure volendo averne uno de detti Libri, per utilità del Prossimo, ne fo scrivare un altro a colui medesimo, che scrisse quello di prima, cioè a uno Prete, chè a nome Ser Stefano di Gio. d’Asciano ; sta a Siena presso a S. Vilio.-V. Gigli, Dialogo préface, p. v.