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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/95

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1ère réponse

MISÉRICORDE À CATHERINE

――

DON DE LA DISCRÉTION

OU DU DISCERNEMENT SPIRITUEL


CHAPITRE I

(2)


Comment s’accroît le désir de cette âme, quand Dieu lui découvre la détresse du monde.


Grand était ce désir et continuel. Mais il s’accrut bien davantage, quand la Vérité première lui eut fait voir la misère du monde, et dans quel péril il se trouvait par ses offenses contre Dieu. Elle avait aussi reçu du Père de son âme une lettre où il lui découvrait la peine et la douleur intolérable que lui causait l’outrage à la majesté divine, la perte des âmes et la persécution de la sainte Église. Tout cela attisait le feu du désir. À la douleur qu’elle ressentait de l’injure faite à la Divinité se joignait chez elle l’allégresse d’une vive confiance qui lui faisait espérer que Dieu pourvoirait à tant de maux. Et parce que, dans la sainte communion, l’âme plus doucement resserre les liens entre elle et Dieu et connaît mieux sa vérité, — puisqu’alors l’âme est en Dieu et Dieu dans l’âme, comme le poisson