Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/96

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est dans la mer et la mer dans le poisson — elle souhaita ardemment d’arriver au matin pour assister à la messe. Ce jour-là était le jour de Marie.

Le matin venu, à l’heure de la messe, elle se rendit à sa place, toute angoissée de désir, pénétrée de la connaissance d’elle-même, rougissant de son imperfection, s’estimant la cause de tout le mal qui se faisait dans le monde entier, concevant avec un sentiment de sainte justice la haine et le mépris d’elle-même, Par cette connaissance, par cette haine, par cette justice elle purifiait les souillures qui lui paraissaient être dans son âme, par sa faute. « Ô Père éternel, disait-elle, contre moi, j’en appelle moi-même à vous ! Punissez-moi des offenses en ce temps qui passe. Et puisque je suis cause par mes péchés des peines que doit porter mon prochain, je vous demande en grâce de le punir sur moi. »