Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/101

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prière, ils ont fait une caverne de voleurs ! Ils vendent, ils achètent, ils trafiquent de la grâce de l’Esprit-Saint. Il n’y a qu’à ouvrir les yeux. Veut-on obtenir des prélatures et des bénéfices de la sainte

Église, on les achète. On commence par circonvenir, par de nombreux présents, soit en argent, soit en nature, les officiers de la curie. Ceux-ci ne s’arrêtent plus, désormais, à considérer si le solliciteur est bon ou mauvais. Ils sont tout complaisance envers lui. Comme ils n’ont d’amour que pour les dons qu’ils en ont reçus, ces malheureux vont s’employer à introduire, dans le jardin de la sainte Église, cette plante vénéneuse. Ils feront de lui bon rapport au Christ en terre.

Ainsi, de part et d’autre, c’est un complot de mensonges pour tromper le Christ en terre, dont l’on ne devrait approcher, cependant, qu’en droiture et franchise. Si le vicaire de mon Fils s’aperçoit de la fraude, c’est son devoir de punir les coupables. Il doit priver son subordonné de son office, s’il ne se corrige et ne s’amende ; et, au solliciteur si offrant, il fera bien de conférer la prison, en échange de son argent. Ce sera pour lui une correction alu taire, et, pour les autres, un exemple qui les détournera d’un semblable trafic. Si le Christ en terre en agit ainsi, il ne fera que son devoir ; et, s’il ne le fait pas, son péché ne demeurera pas impuni, quand il viendra rendre compte, devant Moi, de ses brebis.

Crois-moi, ma fille, aujourd’hui, cette répression n’est plus connue. Voilà pourquoi l’Église, mon Église, en est arrivée à cet état de crimes et d’abominations.