Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/119

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prêtre, dans l’espoir qu’il les pourra délivrer et qu’un démon chassera l’autre. Son avidité commencera par recevoir un présent, et ensuite, donnant libre cours à sa lascivité brutale, il dira à cette pauvre âme : " Le tourment dont vous souffrez ne peut être apaisé qu’à une condition". — Et il l’amènera ainsi à pécher avec lui.

O démon, plus que démon ! car tues devenu pire que démon ! Beaucoup de démons, en effet, n’ont que dégoût pour ce péché, tandis que toi tu t’y vautres, comme le pourceau dans la boue. O animal immonde, est-ce donc là ce que je suis en droit d’attendre de toi ! C’est pour chasser des âmes le démon, par la vertu du Sang, que je t’ai fait le ministre du Sang, et toi tu introduis le démon dans les âmes ! Ne vois-tu pas que déjà la hache de la divine Justice est à la racine de ton arbre ? Et tes iniquités, je t’en préviens, seront punies avec usure, en temps et lieu, si tu ne les châties toi-même, par la pénitence et par la contrition du cœur. Je n’aurai pas d’égard pour toi, parce que tu es prêtre ! Tu seras punis sévèrement, pour tes crimes, et pour ceux que tu auras fait commettre. Tu seras châtié, plus cruellement que les autres. Tu essayeras alors de chasser le démon, par le démon de la concupiscence !

Et celui-là, non moins misérable, qui se rend auprès d’une pauvre âme pour l’absoudre et la délivrer des liens du péché mortel, et qui par ses suggestions l’amène à commettre le mal avec lui ! Il la laisse chargée de plus lourdes chaînes et plus