Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/122

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il n’en est point d’autre, en effet, que dans ma miséricorde, et dans l’espérance de ce sang précieux, dont je t’ai fait le ministre. Tune seras pas privé de cette assistance, pas plus que les autres, pourvu que tu veuilles espérer dans le Sang et dans ma Miséricorde. Mais nul ne doit être assez fou ni assez aveugle, pour attendre ce dernier moment.

Songe, qu’à cette heure dernière, le démon, le monde, la sensualité propre, accusent l’homme qui a vécu dans l’iniquité. Ils ne le trompent plus ils n’essayent plus de lui faire trouver la douceur là où il n’y a que de l’amertume, le bien où il n’y a que mal, la lumière où il n’y a que ténèbres, comme ils avaient accoutumé de faire pendant sa vie ; ils lui découvrent la vérité telle qu’elle est. Le chien de la conscience, jusque-là muet, commence à aboyer avec tant de violence, qu’il réduit l’âme presque au désespoir. C’est là l’extrême péril qu’il lui faut éviter, en recevant avec confiance le Sang, malgré tous les crimes qu’elle a commis ; car ma Miséncorde, qu’il reçoit par le Sang, est incomparablement plus grande que tous les péchés qui se commettent dans le monde.

Mais, je le répète, que personne ne diffère jusqu’à ce dernier instant ; car c’est une chose terrible pour l’homme, que de se trouver désarmé sur le champ de bataille, au milieu de tant d’ennemis.