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CHAPITRE XXII

(131)

De la différence de la mort des justes d’avec celle des pécheurs. Et premièrement de la mort des justes.

Puisque je t’ai dit comment le monde, les démons et la sensualité propre accusaient le prévaricateur, je veux t’exposer plus longuement cette vérité, et t’entretenir en détail de l’état de ces malheureux, en cet instant suprême, pour t’en inspirer encore une plus grande compassion. Je te dirai combien différents sont les combats que doit soutenir l’âme du juste et ceux qui assaillent le pécheur, et combien différente aussi la mort de l’un et de l’autre. Tu apprendras quelle grande paix, plus ou moins profonde suivant la perfection de chacun, remplit l’âme du juste en ce dernier assaut.

Sache bien tout d’abord, que toutes les peines quelles qu’elles soient qu’endurent les créatures raisonnables, ont leur principe dans la volonté. Si leur volonté était bien ordonnée et en accord avec la mienne, elles n’auraient aucune peine. Elles ne seraient pas pour autant délivrées de toutes souffrances ; mais ces souffrances, volontairement supportées pour l’amour de Moi, ne seraient plus pour elles des peines, dès lors qu’elles les endureraient