Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/126

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descendu en dessous du pont, il est entré dans le torrent des plaisirs et des misères du monde. C’est là qu’il exerce son ministère, sans s’apercevoir que le flot de la mort va le prendre et l’emporter avec les démons, ses maîtres, qu’il a si bien servis. Il se laisse ainsi aller, sans résistance, au fil de l’eau, dans le courant du fleuve. S’il ne s’arrête, c’est à l’éternelle damnation qu’il va, avec tant de charges et d’accusations contre lui, que ta langue ne le pourrait dire. Plus lourde est sa responsabilité que celle de tout autre. Aussi, la même faute est-elle punie plus sévèrement en lui que dans les hommes du monde. Plus impitoyable aussi est l’accusation que ses ennemis font peser sur lui, quand, au moment de la mort, ils se dressent pour lui reprocher sa vie, comme je te l’ai dit.