Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/130

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lui faire peur, si cette âme, en l’accusant de ses péchés, puisque, pendant sa vie, sa sagesse a triomphé de leur malice. Ils accourent cependant, pour voir s’ils ne pourront point gagner quelque chose sur elle. Ils se présentent sous des formes horribles, ils prennent des apparences hideuses, ils provoquent en elle mille imaginations diverses, pour l’effrayer. Mais, à l’âme pure de tout venin criminel, cette vision ne cause pas la crainte ni l’effroi qu’elle peut provoquer chez celui quin vécu dans l’iniquité du siècle. A la vue de ce juste, dont l’ardente charité s’est réfugiée dans le Sang de mon Fils, les démons ne peuvent soutenir ce spectacle, ils s’éloignent, et ce n’est qu’à distance qu’ils essayent encore de lui lancer leurs flèches.

Leurs assauts et leurs cris ne troublent point cette âme, qui, je te l’ai dit ailleurs, a déjà commencé de goûter la vie éternelle. Éclairé par la lumière de la sainte foi, l’œil de son intelligence est tout occupé de moi, son Dieu infini et éternel, dont elle attend la possession de ma grâce et non de ses mérites, par la vertu de Jésus-Christ, mon Fils. Vers ce bien, son espérance tend les bras ; de ses mains l’amour l’étreint, elle commence ainsi à le posséder avant de l’avoir, comme je te l’ai expliqué en un autre endroit. Soudain, en un instant, toute baignée de ce Sang, elle passe par la porte de mon Verbe, pour arriver à moi l’Océan de Paix. Porte et Océan sont unis ensemble, puisque Moi et ma Vérité, mon Fils unique, nous ne faisons qu’Un…

De quelle allégresse est inondée l’âme, qui si