Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/131

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doucement se voit arrivée à ce passage, et qui jouit enfin du bonheur angélique ! Tous ceux dont la mort a cette douceur participent à cette félicité ; mais combien plus encore mes ministres, ceux dont je t’ai dit qu’ils avaient vécu comme des anges, parce que, dans cette vie, ils ont eu une connaissance plus claire et un désir plus intense de mon honneur et du salut des âmes. Ils n’ont pas eu seulement la lumière de la vertu que tous généralement peuvent avoir, mais, en plus de cette lumière surnaturelle d’une vie vertueuse, ils ont possédé la lumière de la sainte science, qui leur a fait mieux connaître ma Vérité. Or, plus on connaît plus on aime, et qui plus aime, plus reçoit. La mesure de votre mérite est la mesure même de votre amour.

Si tu me demandais : Celui qui ne possède pas la science peut-il atteindre à cet amour ? Oui certainement, il y peut parvenir, mais exceptionnellement, et un cas particulier ne peut être érigé en loi générale pour tous. Ici, c’est d’après la règle commune que je te parle.

Mes ministres ont encore reçu, de par leur sacerdoce, une dignité plus grande. Leur office spécial à eux, c’est de se nourrir des âmes, pour l’honneur de moi. Certes, à tous et à chacun il a été donné, il a été commandé de demeurer dans l’amour du prochain. Mais à eux seuls, à mes ministres, a été confiée la charge de gouverner les âmes et de leur assurer le service du Sang. S’ils s’acquittent de ce devoir avec zèle, par amour de la vertu, comme je t’ai dit, ils recevront plus que les autres.