Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/142

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à ses regards sa vie criminelle. Nul besoin qu’un étranger vienne en placer le tableau sous ses yeux : sa conscience suffit à lui remettre en mémoire, tons les crimes qu’il a commis, en regard des vertus qu’il aurait dû pratiquer. Pourquoi les vertus ? Pour sa plus grande confusion. Cette comparaison de la vertu avec le vice, fait mieux ressortir par le contraste, l’indignité du péché, et plus le coupable en prend conscience, plus il en éprouve de boute. La vue de ses fautes, en retour, lui fait mieux comprendre la perfection de la vertu, et la considération de son existence, vide de bonnes œuvres, provoque chez lui une douleur plus vive. Dans cette connaissance qu’il prend ainsi de la vertu et du vice, il discerne très bien, n’en doute pas, le bonheur réservé à la vertu du juste et le châtiment qui attend le coupable, plongé dans les ténèbres du péché mortel.

Cette vue exacte des choses, c’est Moi qui la lui donne, non pour le conduire à la désespérance, mais pour lui inspirer une plus parfaite connaissance de lui-même, et une honte de ses péchés mêlée d’espérance. Mon dessein est de l’amener, par cette honte et cette connaissance, à avouer ses fautes et à apaiser ma colère, en implorant humblement son pardon.

Le juste, à ce moment éprouve une joie croissante, dans le sentiment plus intense de ma Charité. S’il est demeuré dans le chemin de la vertu en suivant la doctrine de ma Vérité, c’est à Moi non à lui-même qu’il attribue la grâce de sa fidélité. C’est