Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/152

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vous savez, pouvez et voulez exaucer l’âme, et la rassasier de ce qu’elle ne vous a pas demandé. Encore moins, peut-elle mettre dans sa prière, cette amabilité et cette douceur avec laquelle vous donnez.

J’ai donc été éclairée de votre lumière sur votre Grandeur et votre Charité, par l’amour même que VOUS avez en pour toute la race humaine, et particulièrement pour vos oints, qui doivent être, en cette vie, les anges de la terre. Vous m’avez montré la vertu et le bonheur de ceux de vos christs qui ont vécu dans la sainte Église comme des lampes ardentes, ornées de la perle de la justice, et j’ai mieux compris par là, la faute de ceux qui vivent dans le désordre. J’en ai conçu une grande tristesse, et pour l’offense qui vous est faite et pour le dommage qui en résulte pour le monde entier. Car ils sont une cause de perdition pour le monde, aux yeux duquel ils apparaissent comme le miroir du vice, quand ils devraient être le miroir de la vertu. Et comme à moi misérable, qui suis la cause et l’instrument de bien des péchés, vous avez montré leur iniquité et confié vos plaintes, j’en ai éprouvé une intolérable douleur.

O amour ineffable ! Vous m’avez donné, en me dévoilant ces choses, une médecine douce et amère, pour me guérir de mon infirmité, pour m’arracher à mon ignorance et à ma tiédeur, pour ranimer mon zèle et provoquer un ardent désir de recourir à vous ! En me montrant ainsi votre Bonté et les outrages que vous recevez de tous les hommes,