Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mais spécialement de vos ministres, vous avez voulu me faire verser, sur moi-même, pauvre pécheresse, et sur ces morts qui vivent si misérablement, un torrent de larmes, qui jailliront de la connaissance de votre infinie Bonté. Je ne veux donc pas, Ô Père éternel, foyer d’amour ineffable et d’ardente charité, je ne veux pas cesser un instant, de faire des vœux pour votre honneur et le salut des âmes ! Je ne veux pas que mes yeux s’arrêtent de pleurer, et je vous demande en grâce, qu’ils soient comme deux fleuves de cette eau qui jaillit de vous, l’Océan de paix !

Grâces, grâces vous soient rendues, à vous, Père, pour avoir exaucé mn demande, et aussi pour m’avoir accordé ce que je ne connaissais pas, ce que je ne demandais pas. En me fournissant un sujet de larmes, vous m’avez invitée à offrir devant vous, de doux et d’ardents désirs, tout chargés d’amour, avec mes humbles et continuelles prières. Je vous demande donc, maintenant, de faire miséricorde au monde et à votre sainte Église, en vous suppliant d’accomplir vous-même, ce que vous-même me faites demander. Oh ! misérable que je suis, quelle douleur en mon âme d’être cause de tous ces maux ! Faites miséricorde au monde, ne tardez plus, laissez-vous fléchir, exaucez enfin le désir de vos serviteurs ! Hélas ! N’est-ce pas vous-même qui provoquez leurs cris ? Écoutez donc leur voix ! N’est-ce pas votre Vérité qui a dit : "Appelez, et il vous sera répondu ; frappez et il vous sera ouvert, demandez et