Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sur votre commandement, a donné sa vie pour ses brebis et les a lavées dans son sang ? C’est ce sang, que vous demandent vos serviteurs, avec un grand désir, en frappant à cette porte. C’est par ce sang, qu’ils vous supplient de faire miséricorde au monde, et de faire refleurir à nouveau la sainte Église, en lui envoyant ces fleurs embaumées, que sont les bons et saints pasteurs, pour que la bonne odeur qu’ils répandent dissipe l’infection des fleurs mauvaises et fétides. Père éternel, vous avez dit vous-même, que, pour l’amour que vous portez à vos créatures raisonnables, vous aurez égard aux prières de vos serviteurs, à leurs travaux, aux souffrances qu’ils endurent, sans avoir péché, pour faire miséricorde au monde et réformer votre Église ! C’est la consolation qu’attendent vos serviteurs. Ne tardez donc plus à jeter sur nous le regard de votre miséricorde ! Répondez-nous, ô Vous qui voulez nous répondre avant même que nous vous invoquions, répondez-nous avec la voix de votre miséricorde !

Ouvrez la porte de votre ineffable charité, cette charité que vous nous avez déjà donnée par votre Verbe. En vérité, je sais que déjà vous ouvrez avant même que nous frappions ! Ouvrez donc ! C’est avec l’affection, c’est avec l’amour que vous-même avez donnés à vos serviteurs, qu’ils heurtent à cette porte et qu’ils vous appellent, tout remplis d’ardeur pour votre honneur et le salut des âmes. Donnez-leur le pain de vie, le fruit du sang de votre Fils unique, qu’ils vous demandent pour la gloire et l’honneur