Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’on vous donnera (Lc 11, 9) ?" O Dieu éternel, vos serviteurs font appel à votre miséricorde, répondez-leur donc ! Ne sais-je pas que la Miséricorde est tellement divine que vous ne pouvez refuser de l’accorder à qui vous la demande ? Ils frappent à la porte de votre Vérité, parce que dans votre Vérité, votre Fils unique, ils ont connu l’amour ineffable que vous avez pour l’homme. S’ils frappent à la porte, votre charité de feu ne doit donc pas, ne peut pas, refuser d’ouvrir à qui frappe avec persévérance !

Ouvrez donc ! Elargissez, brisez les cœurs endurcis de vos créatures, non à cause d’elles qui ne frappent pas, mais à cause de votre infinie Bonté, mais à cause de l’amour de vos serviteurs qui frappent, en vous implorant pour eux ! Donnez-leur, Père éternel ! Voyez, ils sont là, à cette porte de votre Vérité, qui demandent ! Et que demandent-ils ? Le sang de votre Vérité qui est elle-même la porte ! Ils veulent ce sang dans lequel vous avez lavé l’iniquité et effacé la tache du péché d’Adam. Il est à nous, ce sang, puisque vous nous en avez fait un bain ! Vous ne pouvez pas, vous ne voulez pas le refuser à qui vous le demande. Donnez donc le fruit de ce sang, à vos créatures. Placez dans là balance le prix du sang de votre Fils, et que les démons de l’enfer ne puissent emporter vos brebis !

Oh ! n’est-ce pas vous, le bon Pasteur, qui nous avez donné le vrai Pasteur, votre Fils unique, qui,