Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/18

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peut s’enflammer à cette lumière ! Et où donc l’âme ainsi préparée allumera-t-elle son flambeau ? Au feu de ma divine charité, en m’aimant, en me craignant, en suivant la doctrine de ma Vérité.

Il est vrai que l’âme s’enflamme plus ou moins, comme je t’ai dit, suivant la matière qu’elle apportera pour alimenter ce feu ! Bien, que tous, en effet, vous ayez une même matière, puisque tous vous avez été créés à mon image et ressemblance et que tous, vous les chrétiens, vous possédez la lumière du saint baptême, chacun cependant peut croître en amour et en vertu, selon qu’il le veut, avec le secours de ma grâce. Non que vous changiez, pour prendre une autre forme que celle que je vous ai donnée ; mais vous accroissez, vous développez l’amour de la vertu par la pratique même de la venu, et le sentiment de la charité par l’exercice de votre libre arbitre, pendant que le temps vous en est donné car, le temps passé, vous ne le pourrez plus faire.

Ainsi, il dépend de vous de croître en amour, et c’est avec cet amour, que vous vous approchez de cette douce et glorieuse lumière, qui vous est distribuée par mes ministres auxquels je l’ai confiée, et que je vous ai donnée comme une nourriture. Tant vous apporterez d’amour et d’ardent désir, tant vous participerez à cette lumière. Vous ne la recevrez pas moins tout entière, comme je te l’ai expliqué par l’exemple de ceux qui participaient à la lumière suivant le poids des cierges qu’ils venaient y allumer, bien que chacun semblât