Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

apprendre que si les hommes la rebutaient, je lui restais fidèle, moi son créateur. Pour le lui prouver, j’usai d’un doux stratagème, afin de la mieux enivrer de ma providence.

La dernière messe allait être dite. Elle avait averti celui qui servait à l’autel, qu’elle désirait communier ; mais celui-ci s’abstint de prévenir le prêtre. Cependant, comme elle n’en avait point reçu de réponse négative, elle attendait avec ferveur, le moment où elle pourrait s’approcher de la communion. La messe terminée et se voyant frustrée dans son espérance, elle éprouva une faim si grande de ce pain de vie, un désir si ardent de le recevoir, qu’elle ne savait comment le contenir, en même temps que son humilité la portait à se considérer comme indigne et lui faisait reproche de la présomption qu’elle avait eue, d’oser s’unir à un si grand mystère.

Alors moi, qui exalte les humbles, moi le Dieu de l’éternité, j’attirai à moi le désir et l’ardeur de cette âme et je plongeai son esprit dans l’abîme de ma Trinité. J’inondai de clartés l’œil de son intelligence sur ma puissance à moi le Père éternel, sur la sagesse de mon Fils unique, sur la clémence de l’Esprit-Saint, distincts tous trois dans l’unité d’une