Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/223

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Christ crucifié, puisqu’ils ont accepté de remplir son office. Mon Fils unique est venu comme médiateur, pour mettre fin à la guerre, et réconcilier dans la paix, l’homme et moi, en souffrant avec patience jusqu’à la mort ignominieuse de la croix.

C’est aussi l’œuvre de ces crucifiés. Ils se font médiateurs par leurs prières, par leurs paroles, par leur bonne et sainte vie, proposée comme un modèle aux yeux de tous. En eux brillent les pierres précieuses des vertus, et cette patience avec laquelle ils supportent les défauts du prochain. Ce sont là, les amorces auxquelles ils prennent les âmes. Ils lancent lé filet non de la main gauche, mais de la main droite, comme le disait ma Vérité à Pierre et aux autres disciples après la Résurrection. La main gauche, c’est-à-dire l’amour-propre, est morte chez eux ; mais la main droite est vivante. Elle est ce vrai et pur amour, cette douce et divine dilection, avec laquelle ils jettent le filet du saint désir, en moi, l’océan de paix. En rapprochant le récit qui précède la résurrection de celui qui la suit, tu y verras qu’en retirant le filet, c’est-à-dire en enfermant leur désir dans la connaissance d’eux-mêmes, ils prennent une telle abondance de poissons qu’ils ne peuvent suffire à le ramener à eux, et qu’ils sont obligés d’appeler un compagnon pour les aider dans cette besogne. En effet l’acte de saisir et de lancer le filet doit être accompagné de la véritable humilité, et il faut appeler le prochain par amour, pour le prier d’aider à retirer ces poissons qui sont les âmes.