Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/226

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de vie. Qu’on les médite à la lumière de la raison, et les esprits les plus grossiers comme les plus subtils, les intelligences vulgaires comme aussi les plus hautes peuvent en tirer profit chacun peut en prendre sa part, s’il le veut.

Pierre, t’ai-je dit, au commandement du Verbe, jeta le filet : il fut donc obéissant, en croyant avec une foi vive, qu’il prendrait du poisson, et il en prit en effet beaucoup ; mais ce ne fut pas pendant la nuit. Sais-tu quel est ce temps de la nuit ? C’est la nuit ténébreuse du péché mortel, où l’âme est privée de la lumière de la grâce. En cette nuit, elle ne saurait rien prendre, parce qu’elle jette le filet de son désir non dans l’océan de vie, mais dans la mer morte, où elle ne trouve que la faute qui n’est pas quelque chose. Elle se fatigue en vain, tous ses efforts sont inutiles. Ceux qui s’imposent toutes ces peines se font les martyrs du démon, non du Christ crucifié. Mais, quand le jour paraît, quand l’âme sort de la nuit du péché, pour recouvrer la lumière de la grâce, elle retrouve du même coup dans son esprit le commandement de la loi que je lui ai donnée, de jeter le filet, à la parole de mon Fils, en m’aimant par-dessus toute chose, et le prochain comme soi-même. Docile dès lors à la lumière de la foi, avec une ferme confiance, elle jette son filet, sur sa parole, en suivant la doctrine et les exemples de ce doux Verbe d’amour et de ses disciples. Comment son filet se remplit et quels sont ceux qu’il appelle a son aide. Je te l’ai déjà dit, et je n’y reviens plus.