Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/275

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jusqu’à la fin, tant qu’il lui reste encore un peu de temps ; mais nul ne doit s’autoriser de cette espérance, pour différer toujours l’amendement de sa vie.

Quelle est donc la cause de tous ces maux qui leur arrivent ? Quelle est la raison de cet aveuglement qui les empêche de reconnaître le trésor mis à leur disposition ? La nuée de l’amour-propre, avec ce misérable orgueil, qui les a fait s’écarter de l’obéissance et tomber dans la révolte. N’étant point obéissants, ils ne sont pas non plus patients et, dans leur impatience, ils ont à souffrir des peines intolérables. Ils se sont ainsi détournés de la voie de la vérité, pour se laisser engager dans le chemin du mensonge et se faire les serviteurs et les amis des démons. S’ils ne changent pas de vie, leur désobéissance les conduira tout droit, en compagnie de leurs maîtres, à l’éternel supplice.

Pendant ce temps, mes fils très chers, les obéissants, qui auront observé la loi, seront dans la joie et l’allégresse que leur procurera ma vision éternelle, en la société de l’humble Agneau immaculé, auteur, observateur et promulgateur de la loi. En l’accomplissant en cette vie, ils ont déjà goûté la paix, et dans la vie bienheureuse ils en jouissent avec plénitude. C’est une paix sans trouble, une joie parfaite et sans mélange. une sécurité exempte de toute crainte, une richesse inépuisable, une satiété sans dégoût, une faim sans tourment, une lumière sans ombre. un bonheur souverain, infini, sans limite, et un bonheur