Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE III

(156)

Où l’on parle à la fois de la misère des désobéissants et de l’excellence des obéissants.

Sache-le bien, ma fille très chère, tous les desseins de ma providence, tous les efforts de ma bonté, étaient pour que mon Verbe réparât cette clef de l’obéissance. Mais les hommes mondains, qui n’ont aucune vertu, refusent le don qu’il leur a fait.

Ils sont comme des animaux débridés. Depuis qu’ils ont perdu le frein de l’obéissance, ils se précipitent de mal en pis, de péché en péché, de misère en misère, de ténèbres en ténèbres, de mort en mort, jusqu’au bord de la fosse, jusqu’au terme de leur vie, portant au fond de la conscience ce ver qui, sans cesse, les ronge. Sans doute ils peuvent encore reprendre le joug de l’obéissance, pour se soumettre volontairement aux commandements de la loi, et profiter du temps qui leur est laissé, pour se repentir de leur révolte passée ; mais combien difficile ce retour, après cette longue habitude du péché I Aussi, que personne ne compte sur cette dernière heure, que personne ne remette à l’instant de la mort, pour ressaisir en main la clef de l’obéissance. Chacun, il est vrai, peut et doit espérer