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CHAPITRE IX

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De l’imperfection de ceux qui vivent avec tiédeur dans la religion, tout en se gardant du péché mortel. Remède pour sortir de cette tiédeur.

O très chère fille, combien donc sont ceux, qui, aujourd’hui, sur cette barque de la religion, cherchent leur intérêt personnel ? Ils sont multitude ; et, en regard de ceux-là, bien petit est le nombre des vrais obéissants. Il est vrai qu’entre les parfaits et les malheureux dont je viens de parler, il se rencontre une catégorie considérable, formée de ceux qui vivent dans l’Ordre, d’une façon quelconque. Ils sont assez loin de la perfection qu’ils devraient avoir, sans être absolument mauvais. Leur conscience est assez vigilante, pour se garder du péché mortel : mais pour tout le reste leur cœur n’a que tiédeur et indifférence.

Cependant, s’ils ne règlent pas leur vie suivant les observances de l’ordre, ils demeurent en grand péril. Ils ont besoin de stimuler leur zèle, de secouer leur torpeur, pour se réveiller de leur engourdissement ; à s’y endormir, ils risquent des chutes faciles. Si par hasard ils réussissent à les éviter, ils n’en continueront pas moins à se laisser conduire en