Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/325

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pauvreté volontaire. Son prélat lui a promis, en retour, s’il était fidèle à ses engagements jusqu’à la mort, de lui donner la vie éternelle.

Ainsi donc, pour ce qui est des obligations, du lieu et du mode, l’une est plus parfaite, l’autre moins parfaite ; l’une offre plus de sécurité, et, si l’on tombe, elle offre plus de secours pour se relever, l’autre est plus incertaine et présente moins de garantie. Si l’on vient à tomber, l’on y est plus exposé à tourner la tête en arrière, parce qu’on ne se sent pas lié par un vœu émis dans une profession publique ; on est dans la condition du novice avant sa profession, et qui jusque-là peut toujours se retirer. Dès qu’il a prononcé ses vœux il ne peut plus.

Mais dans l’une ou dans l’autre obéissance, je te l’ai dit et je te le répète, le mérite est mesuré à l’amour du véritable obéissant. Dans quelque état qu’il se trouve, chacun peut donc avoir un mérite parfait, puisqu’il ne dépend que de l’amour. J’appelle celui-ci à un état, celui-là à l’autre, suivant les dispositions d’un chacun, mais dans les deux, tous peuvent mériter pleinement suivant la mesure de leur amour. Si le séculier aime plus que le religieux, il recevra davantage ; si le religieux aime plus que le séculier, plus grande sera sa récompense. Et ainsi en est-il pour tous les autres.