Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/33

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Église, sous la forme d’un cellier qui renfermait le sang de mon Fils unique ; c’est ce sang qui fait la valeur de tous les sacrements, qui ne contiennent la vie que par la vertu du Sang.

A la porte de ce cellier était mon Christ en terre, à qui était confiée l’administration du Sang. A lui il appartenait d’établir des ministres, pour l’aider à distribuer ce sang au corps entier de la Religion chrétienne. Celui qui était agréé et sacré par lui était institué ministre, les autres, non. C’est de lui qu’est issue toute la hiérarchie cléricale, et c’est lui, qui assigne à chacun son office, pour la dispensation de ce glorieux sang.

Comme c’est lui qui établit ses auxiliaires dans leurs fonctions, c’est à lui aussi qu’il appartient de les corriger de leurs fautes. Et je veux qu’il en soit ainsi. A raison de l’excellence et de la dignité dont je les ai revêtus, je les ai tirés de la servitude, je veux dire que je les ai affranchis de la domination des princes temporels. La loi civile n’a rien à faire avec eux, elle n’a pas à intervenir pour leur répression. Ils ne relèvent que de celui qui a pouvoir pour gouverner et administrer dans la Loi de Dieu. N’allez pas toucher à mes christs ! Le plus grand malheur où puisse tomber un homme, c’est de s’en constituer le justicier.